703 km en Gaspesie
Debut juin, Vincent a eu la bonne idee de proposer à quelques personnes du lab de robotique de se joindre au tour de velo qu’il a organise avec Camille. L’idee est de faire le tour de la Gaspesie sur deux semaines, en passant de camping en camping. Sachant que le velo fait digerer la poutine, et que l’air marin nous changera les idees, François et moi avons accepte sans hesitation. Nous serons donc 4 sur le depart.
Tout d’abord la Gaspesie est une peninsule Quebecoise, entouree en rouge sur la carte. C’est un très joli coin parait-il, avec des parcs nationaux et un littoral repute.
Nous allons partir de Sainte-Anne-des-Monts, traverser le Parc National de la Gaspesie, puis finir le tour sur la côte, soit environ 700 km sur 10 jours de velo.
Première escale à la Moutain Equipment Co-op de Montreal, un sorte de Decathlon dedie au plein air, avec un tas d’equipement de camping et de velo. On enchaine ensuite par une ballade au lac Fraser avec notre equipement pour tester tout ça en conditions reelles, aucun problème pour le moment.
Une semaine plus tard les choses serieuses commencent, l’heure de faire les valises est arrive. Voici mon stock etale…
… puis paquete sur le velo.
On se rejoint tous chez Vincent et Camille pour faire le point avant le depart. De gauche à droite : François (unique Quebecois), Vincent et Cyril, tous les trois du lab de robotique.
Et Camille, la blonde de Vincent, elle fait un doc en chimie.
Nous ferons le voyage vers la Gaspesie en car, Sherbrooke - Quebec puis Quebec - Saint-Anne-des-Monts. Le trajet est assez cher, un peu moins de 250$ aller-retour, mais c’est la seule solution pour amener les velos (à part y aller en velo :p). Logiquement on devrait mettre le velo dans une grande boîte, mais comme ils n’en ont pas à Sherbrooke on a le droit à un grand sac (au moins c’est pas cher et on peut le garder pour le retour).
On balance le tout dans la soute, et c’est parti pour les vacances !
Petite attente à la gare de car de Quebec.
On continue avec la compagnie Orleans Express, plutôt classe, avec electricite et wifi, mieux qu’un train quoi.
Après un brunch, et assez de vivres pour traverser le parc et gravir les Appalaches, on donne enfin nos premiers coups de pedales ! Une première etape tranquille, 40 km avec un super temps.
En traversant le parc on tombe sur quelques travaux. Ça n’a pas trop d’importance pour l’instant, mais ces maudits graviers vont reserver quelques surprises.
On arrive au camping du Mont Albert, après avoir etabli le campement et quelques parties de cartes, on ne tarde pas a aller se coucher : demain c’est la première journee de “repos” avec l’ascension du Mont Albert. C’est une randonnee de 17 km, nous en avons donc pour la journee.
Il a pas mal plu pendant la nuit, mais le ciel s’est degage juste à temps pour le depart. Après quelques pas, la foret donne une impression chaotique, très dense avec plein d’arbres casses les uns sur les autres, peut être à cause de la neige ?
En grimpant on aperçois quelques petites bêtes.
Grosse, aussi (les plus avertis auront debusque l’orignal).
On commence a prendre de la hauteur, le paysage se degage peu à peu.
Et nous voilà 1150 m au dessus de la mer, à temps pour le piquenique. Là on voit la vallee 850 m plus bas, presque la hauteur de la Burj Khalifa à Dubai, ça doit être impressionnant cette hauteur vue d’une tour…
Après manger on marche sur le plateau, decor de toundra, un troupeau de caribous avec leur pelage d’hiver sur le cote (un peu trop loin pour la photo, dommage).
On poursuit par l’autre versant, vraiment plus fun, avec une partie de descente en glissade.
La suite se deroule au milieu de rochers oranges et de cascades, avec une vue superbe.
Retour au camp sans problèmes, avec encore une fois une veillee très courte… Encore une fois il a plu toute la nuit, sauf que cette fois ça n’a pas l’air de vouloir s’arrêter, on plie donc la tente puis partons sous des trombes d’eau pour notre plus longue etape, 110 km. Le profil est assez sympa, puisque ça monte les 20 premiers kilomètres, puis ça descend jusqu’à l’arrivee ! La pluie nous lâche au sommet, parfait pour aborder la descente au sec.
La route sinueuse longe la rivière Cascapedia, reputee pour ses saumons. On s’arrête d’ailleurs manger près d’un fumoir, le seul bâtiment que nous ayons vu sur 70 km !
Malheureusement on ne finira pas cette etape comme prevu, François enchaîne les crevaisons (maudit gravier !), et nous arrivons a New Richmond sous une pluie bâtante. On se rabat donc sur un camping pour caravanes et camping car, à 7 km de la Pointe de Taylor où nous devions dormir. C’est quand même amusant de voir que certains prennent leur tracteur tondeuse en camping…
On attaque cette journee en passant par un magasin de sport, parce que François roule sur sa dernière chambre à air, et bien sûr il crève une nouvelle fois en route et commence à perdre patience… On part sans lui pour en acheter une, quand il croise quelqu’un du camping qui nous avait reconnu, et qui a pu l’amener directement au magasin avec son velo !
On repart avec un stock de chambre à air, et une pompe assez puissante pour les gonfler (les crevaisons a repetions etaient dues à un manque de pression). On arrive finalement au bord de la mer, plus precisement de la Baie des Chaleurs, pour le piquenique.
En continuant les drapeaux quebecois laissent peu à peu place au drapeaux acadiens. D’après François, notre historien de reference, l’Acadie est une nation non reconnue officiellement qui regroupe des colons français s’etant installes entre autres sur les rives du Saint Laurent, puis deportes par les britanniques.
On termine la journee dans le froid et le brouillard. Comme tous les campings, celui de Hope Town est desert, on s’installe donc sous un joli spot anti-pluie…
Le lendemain, le brouillard et toujours dense et pas mal d’affaires ont pris l’humidite pendant la nuit.
Première crevaison de la journee :p
Et c’est reparti vers Chandler, avec le ciel qui se decouvre peu à peu.
Arrives au camping du Bourg de Pabos, on va piquer une tête, avec une surprise sur la temperature de l’eau dans la fameuse Baie des Chaleurs : pas beaucoup au dessus de 10°C…
Comme d’habitude nous sommes presque les seules tentes du camping, on profite du beau temps pour faire un tour de laveuse/secheuse.
On continue par notre tambouille du soir au rechaud : chips, saucisson et apero, soupe, pâtes ou riz + sauce, puis dessert.
Après manger on part se promener à cote du camping. De quoi se degourdir les jambes et faire quelques ricochets dans une ambiance surnaturelle : levee de la brume au couche du soleil (vers 20h30 ici).
Aujourd’hui nous partons pour Perce, LA ville touristique de la Gaspesie.
Touristique et plutôt riche, avec de belles maisons perchees au bord des falaises tout au long de la route (pas de loi littoral apparemment).
Et voilà le fameux roche perce, qui a donne son nom à la ville !
En arrivant à l’office du tourisme on se fait achalander par un batelier (le bateau sur la photo du dessus qui fait le tour du rocher et de l’île Bonaventure). Comme il a vraiment envie de vendre sa croisière, il nous propose de laisser nos velos pour embarquer direct, et de le refaire le lendemain en ayant le temps d’aller visiter l’île. Après une petite hesitation on signe, la meteo annonce de la pluie pour demain ce qui nous permettrait de le faire au moins une fois au soleil.
C’est donc parti pour aller voir ce rocher de plus près.
On poursuit par l’île Bonaventure, qui regorge d’oiseaux : Petits pingouins (qui nagent et volent !), Guillemots et surtout Fous de Bassan.
C’est même la plus importante colonie de Fous de Bassan au monde, avec plus de 120 000 oiseaux venant nicher ici tous les etes. La plupart d’entre eux sont sur le plateau, d’où on peut les approcher (l’escale qui est prevue pour demain).
De l’autre cote on aperçois quelques bâtiments de l’epoque où l’île etait habitee.
Ce petit tour de bateau termine, nous allons decouvrir notre camping. Nous ne pouvions pas être mieux places…
Camille a même eu la bonne idee de scruter l’horizon, et a remarque que nous campions avec vue sur des baleines !
Le golfe du Saint Laurent est aussi un lieu de migration pour une multitude de cetaces. D’après les affiches de description disseminees un peu partout, ce serait les petits en haut à gauche (qui sont dejà enormes…).
Depuis la tente s’il vous plaît (malheureusement, nous etions un peu loin pour les prendre en photo).
Nous profitons d’un resto pour prendre nos première nouvelles depuis le depart, et contre toute attente le soccer occupait une bonne partie de la rubrique sport, pas courant ici (grâce aux exploits l’equipe de France en fait :)).
Comme prevu, le lendemain fut très pluvieux, tellement que le bateau cense nous amener à l’île Bonaventure n’a pas pu partir… Comme c’est notre deuxième jour de repos, nous allons rester dans le coin pour profiter des activites organisees pour la Saint Jean, fête nationale du Quebec.
On commence par quelques causeries, comptes et legendes autour du rocher perce. On en apprend un peu plus sur les Micmacs, iroquois chasseurs/pêcheurs peuplant la region plus de 2500 ans avant l’arrivee des premiers colons. Puis Jacques Cartier qui arrive en 1534, suivi des pêcheurs de morue europeens. Nous ecoutons d’ailleurs ces histoire dans la saline, bâtiment d’epoque servant à entreposer le sel pour preparer la morue sechee.
L’après midi, degustations de specialites Gaspesiennes pour certains, connexions SSH depuis iPhone pour d’autres. La pluie n’etant pas decidee à nous quitter, nous n’aurons pas la chance de profiter de la musique et des feux de joie sur la plage. On se rabat encore une fois sur la saline pour ecouter des chansonniers du coin, qui nous font remarquer à juste titre que, si on pose la langue sur le mur, c’est sale !
Heureusement, nous reprenons le velo sous le soleil, direction Gaspe, avec des côtes plutôt violentes en sortant de Perce (jusqu’à 17%), mais des paysages toujours plus beaux.
La suite est une succession d’anses qui nous permettent de voir la côte sous tous les angles.
Après s’être installes au camping, nous reprenons le velo pour allons manger à Gaspe, 10 km plus loin. C’est le seul endroit où nous trouvons une piste digne de ce nom, avec un detail assez marrant : chaque kilomètre est sponsorise par une entreprise.
On poursuit par l’anniversaire de Camille autour de brownies au leve de lune.
Depart vers un nouveau parc national aujourd’hui, Forillon. Sixième et dernière crevaison de François en chemin !
À l’entree du parc nous rattrapons un cycliste assez âge que nous avions dejà croise à Perce. Un geek en fait, profitant de sa retraite pour tester son iPad 3G en velo camping ! Il avait l’air très satisfait et s’en servait principalement pour lire, trier ses photos, Internet et le GPS. Nous poursuivons par une partie vallonnee, que nous ne quitterons plus jusqu’à la dernière etape.
En arrivant au camping Des-Rosiers, dans le parc, nous depaquetons nos affaires, pour enchaîner avec une petite randonnee.
Direction la tour du mont Saint Alban, une immense tour en bois de 5 etages avec une vue imprenable sur la pointe et tout le parc.
Couche de soleil.
Puis leve de lune.
En rentrant j’ai eu la bonne surprise de m’être fait voler ma pêche du soir. En tout cas c’est le camping le mieux amenage que nous ayons visite, avec une salle à manger couverte, et un poêle à bois pour se chauffer et cuisiner :). Ça tombait bien parce que ça a aussi ete une des soirees les plus fraîches.
Quelques rares images de reveil. Un pouceux dont la boîte a coule pendant son sejour au Canada nous apprendra quelques jours plus tard qu’il a vu un ours passer devant sa tente, à deux pas d’ici. Peut être que Camille a eu raison de laisser la bouffe dans la salle à manger finalement…
Petit dej : flocons d’avoine + trail mix en general, avec expresso pour François !
Depart sous un temps mitige, nous allons surement prendre quelques goutes sur la journee.
On croise un phoque.
Et voilà, c’est mouille !
Le temps se calme quand même en arrivant à l’Anse-Valleau. Le terrain de camping est sympa, lac d’un cote, mer de l’autre.
Là aussi nous avons un camping pas trop mal equipe, avec une bouilloire, et surtout une TV, capable de capter deux chaines, dont celle qui retransmet la coupe du monde, vraiment pas moyen d’y echapper…
On se repose bien pour les deux prochains jours, les plus difficiles.
La côte nord est assez montagneuse et même si ce ne sont pas les plus gros pourcentages du sejour, les côtes commencent à être longues (et François qui roule avec un velo sans vitesses).
On s’arrête prendre le goute au renomme Festival en chanson de Petite-Vallee. Comme c’est assez cher nous allons profiter de quelques minutes de repetition, puis poursuivre notre route.
Arrives a Grande-Vallee plus tôt que prevu, et toujours en forme, on se demande si on ne pourrait pas aller directement au camping suivant ? Enchaîner nos deux etapes les plus difficiles en fait, soit 100 km avec 1200m de denivele cumule sur la journee… Bien ouais une barre de cacahuètes au beurre de cacahuète et c’est reparti !
Qui dit grosse bosse, dit grosse descente, avec une pointe mesuree à 76 km/h par François.
Et voilà s’en est fini des Appalaches, la suite se deroule en bord de mer, sur une digue avec vent dans le dos.
Nous nous arrêtons finalement un peu avant le camping prevu, histoire d’en laisser pour demain, notre dernier jour. On tombe sur un camping desert et assez glauque, sans sanitaires ni eau chaude… Le proprio nous donne l’explication, il a tout rase pour accueillir prochainement 300 travailleurs venus installer des eoliennes. Il nous ouvre quand même une maison pour les toilettes et la douche froide.
Le dernier jour sans difficulte. On hesite a s’arrêter pour une douche et un spa à la fameuse auberge festive Sea Shack, elle est malheureusement à 15 km Sainte-Anne-des-Monts, et il pleut, on va donc se rabattre sur un motel pour se changer… En tout cas si vous passez devant, ça a vraiment l’air sympa et on nous a raconte un tas d’histoire sur cet endroit !
Boucle bouclee !
On s’arrête au Tim Hortons pour les 12 beignes à 6$, puis direction la douche au motel !
Thibault a aussi fait le tour de Gaspesie au même moment, en voiture avec ses parents. On s’est suivi d’assez près mais ils ne nous ont pas rattrape :p. En tout cas ils ont eu l’excellente idee de ramener du homard à l’appart, et ça tombait bien parce que je ne l’avais pas goute sur place :). Je mettrais le lien vers son blog quand il aura eu le temps d’ecrire son billet, et j’ai vu leurs photos, ça s’annonce très beau. Je termine par un grand merci à Vincent et Camille qui ont organise tout le voyage, et nous ont invite, François et moi.