Chaud le printemps
En route pour l’universite, en ce premier matin de printemps. L’herbe est encore brulee par l’hiver, le gravier sec rend l’air poussiereux, les oiseaux commencent à chanter : classique. Enfin, à un detail près. Depuis deux semaines, nous avons ete gâtes par le temps, avec des temperatures qui ont depasse 25°C !
Du coup les t-shirts, shorts, barbecues et frisbees font leur apparition à l’universite. Comme plusieurs fois cet hiver, il semble faire plus chaud qu’en France… Les skieurs deçus par le manque de neige vont se consoler sur le mont Orford (que vous apercevez au loin) avec quelques journees exceptionnelles de “ski de printemps”.
Les blesses recommencent à s’aventurer sur les trottoirs. Nous reviendront sur cet hiver, glissant…
Dans la rue, c’est egalement le retour des velos, guitares, packs de bière et tables de jardin.
… pour une vue de sous -sol à Maurice-Duplessis, qui n’est tout de même pas si pire.
Fred et Kilian habitaient dans cette rue, je suppose qu’ils connaissent dejà ma nouvelle demeure, de vue au moins. C’est en effet la maison avec beaucoup trop de bonhommes de neige (dont un qui condamne la porte d’entree), aussi kitsch à l’interieur qu’à l’exterieur !
Les maisons sont plutôt faciles à reconnaître dans le voisinage.
Malheureusement il n’y a pas souvent eu plus de neige que sur ces photos, on a même eu de la pluie en janvier et fevrier. Les patinoires ne sont pas restees ouvertes bien longtemps.
Le gravier qui sert normalement à accrocher sur la neige et le verglas rendait le tout poussiereux (ce qui arrive d’habitude au printemps avant que les rues ne soient nettoyees).
C’est devenu une habitude, presque à chaque session Arnaud et moi allons faire refaire notre carte soleil, l’equivalent de la carte vitale en France. L’occasion d’un rapide coup d’oeil sur Montreal.
Non loin de là se trouvent les Laurentides, une region touristique que je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter. Je profite donc d’une sortie avec le club plein air pour aller y faire un tour. Nous y representerons Sherbrooke pour les olympiades de plein air, organisees par l’universite McGill. Il est prevu de faire une course d’orientation en raquettes, du hockey et du ski de fond. Et surtout, il y’a de la neige là bas !
McGill est une universite anglophone très reputee, et son club plein air est à la hauteur, ils ont leur propre chalet dans les Laurentides… Apparemment ils l’ont achete 60000$ il y’a quelques annees, l’entretiennent eux même et le louent pour rembourser le prêt. Incroyable ! Nous y arrivons en soiree, sans savoir à quoi nous attendre. Ce fut une excellente surprise.
Dans le jardin, deux trois personnes etaient autour d’un feu en train de boire une bière par -15°C. Premier contact, il va falloir s’y faire, ici on parle anglais. En entrant, on se rend compte qu’il y’a dejà du monde, les olympiades ne sont pas la seule activite du weekend, certains y sont même juste comme ça, pour reviser ou discuter. Ambiance très sympa,
Le lendemain matin on part sous le soleil pour la première epreuve, la course d’orientation.
Credit photo : Thomas.
On rentre de balade, mais d’où vient cette douce odeur ? Des membres du club etaient venus specialement pour nous preparer un chili et des sandwichs au oeufs !
Je n’avais jamais goute ça, c’est un lunch de plein air classique, des oeufs durs broyes avec de la mayonnaise, des echalotes et de l’oignon vert. Ça cale.
Autant vous dire qu’on repart plutôt lourds pour l’epreuve de ski de fond. Un relais bacon, où le but est d’aller acheter du bacon pour le lendemain, le IGA est sur la piste ! Bonne surprise, nous avons remporte l’epreuve alors que la plupart de l’equipe n’avait jamais fait de ski de fond :)
Credit photo : Thomas.
Tentative de tarot pour cette soiree (jeu totalement inconnu ici), pas si simple à expliquer en anglais.
Credit photo : Thomas.
Le lendemain c’etait l’epreuve de hockey, remportee evidement par les quebecois, notre equipe etant composee de 5 français sur 6…
Je vous laisse aller voir le billet du club plein air pour un recit pour complet. Un gros merci au McGill Outdoors Club pour son accueil incroyable. N’hesitez pas à les contacter si vous voulez louer un chalet dans les Laurentides !
Retour à Sherbrooke pour nous, laissant la neige derrière nous pour revenir au veglas. Parce que pluie et froid ne font pas bon menage, certains endroits etaient vraiment glissants.
Aller chercher son courrier à Prunier devenait perilleux.
Même le chat mangeur de chips hesitait à venir.
De la glace jusque dans la maison !
Même la neige etait du verglas.
Ajoutez un peu de pluie sur la glace, et marcher sur les trottoirs devient vraiment marrant.
Enfin marrant, pas pour tout le monde…
Et oui, François boitait à cause d’un problème de genou, ça n’a pas loupe. Une ambulance a dû venir le chercher après une chute, et on a decouvert que le problème etait plus serieux que prevu. Du coup transfert à Montreal pour aller voir un specialiste et deux semaines d’hôpital. C’est donc le premier d’entre nous à tester l’hosto au Quebec, sans carte soleil de surcroît. Maintenant que tout est repare il est à Sherbrooke pour sa convalescence, avec sa maman venue pour “l’occasion”.
J’avais pris mon appareil photo en allant visiter François, ce qui a permis par hasard d’avoir quelques photos de pompiers. Je peux vous dire qu’une alerte à incendie ou fuite de gaz est prise au serieux à l’universite. L’alarme dejà, avec un bruit très strident et des flashs lumineux, puis la ribambelle de camions qui debarquent dans les dix minutes.
Une fois de plus, cela venait du genie chimique. On attend une bonne heure que tout rentre dans l’ordre. Hôpital le matin, pompiers l’après midi, ce ne fut pas une journee très productive.
Fin fevrier, voilà enfin la première tempête (egalement la dernière pour l’instant).
Pas de doutes, nous sommes un jeudi.
Voici ce que ça donnait depuis ma fenêtre.
L’appareil a pris une photo toutes les cinq minutes pendant la nuit, ça faisait longtemps que j’attendais de la neige pour profiter de mon super rebord de fenêtre. La batterie s’est arrêtee au leve du soleil, avec une serie de photos à la lumière vraiment bizarre, je me demande bien à quoi ça ressemblait en vrai.
C’est parti pour le Mont Bellevue avec Quentin, enfin de la neige, pour notre première et sûrement dernière descente à Sherbrooke. Il y’avait de la neige oui, mais il faisait trop chaud, c’etait ferme…
Bon hiver pourri, peut être que nous aurons un meilleur temps des sucres ? Je me joins à un groupe du club plein air pour aller recolter de l’eau d’erable, avec laquelle on fait le sirop.
C’est en ce moment que ça coule, quand il gèle la nuit, et qu’il degèle le jour, et cela jusqu’aux premiers bourgeons.
S’en suit une discussion au chaud, autour de l’evaporateur qui va changer l’eau en sirop.
Vous avez vu le debut du billet, les dernières semaines ont ete chaudes, ce qui a fait sortir les premiers bourgeons très tôt. Donc malheureusement, l’eau d’erable est devenue sève, et c’est dejà fini pour le sirop. Après un hiver sans neige, vient une recolte exceptionnellement faible. On ajoute le Canadien qui ne participera pas à la Coupe Stanley, decidement cette annee est speciale.
On se rabat alors sur des valeurs sûres, qui n’ont que faire du climat. Nous voilà maintenant en train de faire glisser nos premières pierres !
C’est plus complique qu’il n’y parait le curling, en fait il ne s’agit pas de pas lancer la pierre à la bonne vitesse.
Il faut se lancer soit même à la bonne vitesse en tenant la pierre, à partir d’un sorte de staring block. C’est ensuite qu’il faut lacher la pierre en la faisant tourner, sans la lancer. Bref, pas facile.
Rappelons que ça se joue en chaussures sur de la glace.
Pour rester dans la rubrique des sports extremes, voici les qualifications pour le Red Bull Paper Wings pendant un 5@8.
Et pour terminer ce billet / cet hiver, un petit tour à Montreal avec IntRoLab, le laboratoire où Arnaud et moi travaillons. Nous allons à la coupe de robotique FIRST pour y montrer Johnny-0, un de nos robots.
Le rentrage dans la voiture sous la pluie, assez sportif.
Donc voici Johnny-0, le robot sur lequel nous travaillons, Arnaud sur les bras controles en force (plutôt qu’en position), moi sur la perception. Il a ete construit pour interagir avec des personnes et les aider dans des tâches du quotidien, comme vous pouvez le voir il est toujours en developpement.
C’etait aussi marrant d’aller voir dans les stands, et comparer avec la coupe de France de Robotique. Ici les participants sont au secondaire (lycee), et ont juste six semaines pour concevoir et construire les robots.
Nous y avons rencontre un certain Alex Malo, mentor dans une equipe Sherbrookoise. Leur robot etait très performant, je crois qu’ils ont ete en finale.
Les robots sont teleguides, et jouent par alliances tirees au sort. Évidement les chocs ne sont pas interdits et le spectacle est au rendez-vous, clairement un point très important lors de la conception du reglement.
Sur les nombreux passants qui sont venus jouer avec le robot, une personne d’un age plus avance que les autres avait… un Polaroid. Wow, on dirait que la photo a vingt ans.
Et voilà, dejà la fin de ce long billet saisonnier. Pour ceux qui n’ont pas suivi les departs depuis cet automne : Aurelie est rentree à Noël, Arnaud B. a commence à travailler à Montreal en Fevrier, Quentin rentre dans quelques jours. Nous ne sommes donc plus que trois sur les dix du depart, Arnaud, Cyril et François, la fin de l’aventure approche !
Aller, une dernière image.
Le printemps Quebecois nous etonnera toujours…